Le 8 septembre 1966, un vaisseau spatial dénommé Enterprise vint pour la première fois repousser les frontières de l'infini et de la télévision américaine. Ce documentaire part à la rencontre de ceux qui font revivre le mythe "Star Trek".
Voir en pleine guerre froide le Russe Chekov et l’Américain Kirk coexister pacifiquement et coopérer en permanence – y compris avec le Japonais Sulu ; constater, alors que les mouvements d’émancipation des femmes émergent à peine, que ces dernières peuvent occuper des postes à responsabilité ; et surtout, découvrir le lieutenant Uhura, une Afro-Américaine, en train d’échanger un baiser avec le très Blanc capitaine Kirk, voilà qui avait de quoi surprendre ! En 1968, ce premier baiser interracial de l’histoire de la télévision outre-Atlantique fit d’ailleurs scandale dans des États-Unis alors en proie à un racisme virulent.
Quête des origines
À l’occasion du cinquantième anniversaire de la série, en 2016, la maquette de studio de l’Enterprise a été restaurée au Musée national de l'air et de l'espace de l'Institut Smithsonian, tandis que le musée EMP de Seattle en reconstituait la passerelle. L’intérêt scientifique de Star Trek n’a pas échappé non plus à la Nasa, qui lui a consacré plusieurs articles sur son site. Le documentaire de Mick Grogan s’attache en priorité à l’aventure de ces reconstructions ainsi qu’à la quête des éléments de décors et des objets d’origine. Il permet de mieux comprendre l’originalité de la série, avec notamment l’actrice Nichelle Nichols (Nyota Uhura) qui, un moment tentée d’arrêter le tournage, fut exhortée par Martin Luther King à continuer, son rôle positif servant la cause des Noirs dans leur lutte pour les droits civiques.