Sur une période de six mois, Werner Herzog s’entretient à plusieurs reprises avec Mikhaïl Gorbatchev, ancien président de l’Union Soviétique désormais âgé de 87 ans. Ils parlent de politique, immanquablement, des six ans durant lesquels l’homme russe a siégé à la tête de l’URSS, de perestroïka et de glasnost, et de la réunification également, puisque c’est un aspect plus étroitement lié à la biographie du cinéaste ayant grandi dans l’Allemagne d’après-guerre. Entrelaçant les conversations avec des images d’archives – dont le choix même est inévitablement emblématique – André Singer et Werner Herzog brossent le portrait de l’un des hommes ayant marqué le XXe siècle, et avec lui, sans doute d’une certaine âme russe. Campé dans le cadre, Herzog assume tant la profonde admiration qu’il a pour l’homme d’État que sa volonté d’atteindre une dimension plus humaine, moins factuelle et historique. Il livre un film singulièrement personnel et laisse transparaître toute la poésie de deux hommes illustres.