Les ânes ont soif (54 mn)
La visite en France d’un champion de la croissance économique passe rarement inaperçue, même lorsqu’elle ne présente qu’un intérêt médiocre. Un serrage de louches sur le perron de l’Elysée avec un président chinois ou une chancelière allemande rameute à coup sûr le ban et l’arrière-ban des troupes journalistiques. Pourquoi alors la presse hexagonale a-t-elle boudé le dernier séjour à Paris de Rafael Correa? Le 6 novembre 2013, le président équatorien était à la Sorbonne pour décrire le modèle économique en train de s’inventer dans son pays, en insolente rupture avec le dogme de l’austérité et de l’inféodation à la finance habituel. Pierre Carles et son équipe poursuivent leur critique radicale des médias et posent des questions. Le socialisme « du XXI° siècle » ou du « buen vivir », la politique progressiste étatiste et hyper-volontariste conduite par le gouvernement de Rafael Correa depuis la mise en place d’une nouvelle constitution il y a six ans, représente t-elle un espoir pour la gauche française ?
Précédé du court-métrage
On a mal à la dette (30 mn)
Pour contester le paiement de la dette de son pays, le Président Correa s'est appuyé sur les travaux d'économistes du CATDM (Comité d'Annulation de la Dette du Tiers Monde) comme Eric Toussaint. Depuis quelques années, Toussaint et des «économistes atterrés» (ou non-orthodoxes) tentent d'expliquer pourquoi il est parfaitement légitime de ne pas payer tout ou partie de la dette. En France, c'est le CAC (Comité pour un Audit Citoyen de la dette publique) qui a réalisé ce travail en chiffrant la part «illégitime» de la dette française à 59 % du PIB. Le CAC a montré que depuis une quinzaine d'années les gouvernement successifs ont fait une série de cadeaux fiscaux aux entreprises et aux ménages aisés. Près des deux tiers de la dette publique française s'explique donc par des cadeaux fiscaux et par des taux d'intérêts excessifs mettant l'État dans une situation de surendettement chronique. Leurs arguments trouvent relativement peu d'écho dans les grands médias. Ce court-métrage essaie de donner la parole à ces spécialistes de la dette «illégitime» et, partant, d'une autre politique économique et sociale.