C'est Bonnie and Clyde à Hambourg ! La petite ouvrière Gisela est plutôt morne avant de rencontrer Hermann (une tronche à la Gabin !), voleur de banques qui l'initie, malgré lui, aux braquages. A chaque nouveau hold-up, Gisela se révèle. Elle découvre sa féminité, un flingue à la main, et ça lui plaît.
C'est la bonne idée de ce petit film qui tente plusieurs pistes, entre comédie romantique et thriller psychologique. Les décors hyper léchés, les accélérés et les ralentis sont agaçants (la scène finale en devient ridicule), mais le personnage féminin est plutôt bien cerné et l'actrice, Nadeshda Brennicke, le défend avec obstination. A chaque braquage, Gisela prend de l'importance, aux yeux des hommes et aux siens propres. A chaque fois, elle change de tenue, devient de plus en plus sexy, se transforme en héroïne à la Hitchcock, dans des tailleurs très Kim Novak (Sueurs froides) ou Grace Kelly (La Main au collet). Le thriller s'efface alors définitivement devant la love story, qui culmine dans le prétoire. Et qu'il s'agisse d'une histoire vraie — avec photo de la vraie Gisela pendant le générique de fin — ne fait que renforcer l'effet romanesque.